Dernière
mise à jour : 12-12-2012 |
POUR UN DÉBAT CITOYEN sur LA QUESTION ÉNERGÉTIQUE _ - G - |
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-G- | SCHÉMA RÉGION PACA pour une TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. | |
-G1- | Documents du Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) -région PACA-.
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"... Institués par la loi n°2010-788 dite « Grenelle 2 », les Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE) visent précisément à la prise en compte de ces enjeux, en définissant les orientations et objectifs régionaux en matière de maîtrise de la demande énergétique, de lutte contre la pollution atmosphérique, de développement des énergies renouvelables, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets attendus du changement climatique. Le Schéma Régional Climat Air Energie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (résumé dans ce paragraphe) comporte 3 grandes parties, un document annexe Schéma Régional Eolien (SRE), et un document pour les autres annexes.
...Conformément au décret 2011-678, ce projet est mis à disposition du public du 3 janvier au 15 Avril 2013 dans les locaux de la préfecture de région, des préfectures de département et des sous-préfectures et au siège du Conseil régional. Les observations du public seront formulées sur les registres mis en place à cet effet : -
auprès de la Préfecture de Région :
Pour télécharger tous les documents du projet de SRCAE soumis à consultation cliquez ici.
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-G2- | Scénario NégaWatt PACA et autres références.
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Vers un système énergétique 100% renouvelable."Scénario et plans d’actions pour réussir la transition énergétique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur" EELV. Un plan pour les énergies renouvelables en région PACA. Scénario de Transition Énergétique - Greenpeace 2013 -
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-G3- | PACA
- COMMISSION DEVELOPPEMENT SOUTENABLE, ENVIRONNEMENT, ENERGIE ET CLIMAT
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-G3-1- | PRÉSENTATION Ce rapport, sousmis à l'assemblée pleinière pour adoption, est bien résumé par l'exposé des motifs présenté par le président Michel Vauzelle. En quelques mots (empruntés à cet exposé), la logique de ce rapport est la suivante : Le diagnostic : => Le pourtour de la Méditerranée concentre sur moins de 2 % de la surface terrestre du globe, 25 000 espèces, 10 % des plantes à fleurs et fougères du monde et plus de 80 % des oiseaux d’Europe. C’est l’un des 34 hauts lieux (« points chauds » ou « hot spots ») de biodiversité de la planète (les "Considérant" Page 10 précisent même que les réservoirs de biodiversité couvrent 57 % du territoire régional). => La fragmentation des milieux naturels est devenue l’une des premières causes d’atteinte à la biodiversité, avant les pollutions et autres dégradations. => Elaboré conjointement par l’Etat et le Conseil régional, le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) constitue le document de référence d’échelon régional de mise en place de la Trame Verte et Bleue (dans la continuité des lois de Grenelles 1 et 2) => La conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012 a réaffirmé la volonté de la France d’enrayer la perte de biodiversité et d’engager des actions concrètes pour ce faire, a réaffirmé que l’une des causes principales de la perte de biodiversité est l’artificialisation des sols et que la mise en œuvre de la Trame Verte et Bleue constitue une part de la réponse à ce constat. Les mesures : => En région Provence–Alpes–Côte d’Azur, une attention particulière a été portée à la mise en place d’une réelle gouvernance, autour de 5 instances : 1/ un comité régional « Biodiversité », 2/ un comité de pilotage, 3/ le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN), 4/ un comité technique et de ressources, 5/ des ateliers territoriaux => Le processus d’élaboration du SRCE a fait l’objet d’une démarche itérative, sur une base scientifique et technique enrichie par les contributions d’acteurs locaux et institutionnels, qui a abouti à la co-construction du plan d'actions stratégique. Cette phase a nécessité la mise en œuvre de 6 ateliers territoriaux (entre le 15 mars et le 4 avril 2013), Au final, le projet de SRCE comprend de 5 cahiers et annexes :
Quatre orientations stratégiques et leurs actions (qui sont opposables selon le degré de "prise en compte") ont été définies :
Note : Dans
le droit français, la notion d’opposabilité décrit
ou précise un niveau de rapport entre deux « normes »
: une norme supérieure, et une norme inférieure qui doit
se référer à la première. La notion de prise
en compte est la moins contraignante des 3 niveaux de la notion juridique
«d’opposabilité». Les commentaires qui suivent porteront essentiellement sur les cartes et sur le "résumé non technique". |
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-G3-2- | LA PRÉSENTATION DU DIAGNOSTIC. -1- Le document présente la responsabilité "écrasante" de la région PACA qui, sur son seul territoire concentrerait une part importante de la biodiversité du monde... "25 000 espèces, 10 % des plantes à fleurs et fougères du monde et plus de 80 % des oiseaux d’Europe. C’est l’un des 34 hauts lieux de biodiversité de la planète". Les "Considérant" -Page 10- précisent même que les réservoirs de biodiversité couvrent 57 % du territoire régional.... et "Au total, la couverture de la Trame Verte et Bleue représente 61% de la surface régionale"... -2- "La fragmentation des milieux naturels est devenue l’une des premières causes d’atteinte à la biodiversité, avant les pollutions et autres dégradations". Pour étayer cet argument, de nombreuses cartes présentent les différents types de discontinuités écologiques. Malheureusement, ces cartes et leurs légendes sont pratiquement illisibles, ce qui nuit considérablement au suivi de l'argumentation. Sur
la carte 3, par exemple, il est
bien difficile de "deviner" les corridors de la sous-trame forestière,
et cette remarque vaut pour l'ensemble des cartes. -3- On perçoit tout de même la complexité de la situation au travers de l'explication donnée Page 38:
Cet exemple intéressant permet de pondérer l'affirmation précédente quant à la fragmentation des milieux naturels... -4- La Durance fournit un autre exemple intéressant (pas mentionné dans le document) dans la mesure où les discontinuités écologiques créées artificiellement par l'homme (sous formes des barrages) font controverse : certains scientifiques mettant l'accent sur l'effet dramatique des discontinuités, d'autres évoqiuant un état des lieux beaucoup moins alarmant : Article -Écologie de la Durance- http://fr.wikipedia.org/wiki/Durance
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-G3-3- | INTERPRÉTER UN DIAGNOSTIC. Les exemples cités précédemment n'ont pas pour objet de dénigrer l'argument de la fragmentation des milieux naturels : ils permettent de prendre la distance critique nécessaire qui évite la confusion entre une réalité complexe, évolutive, adaptative, et une modélisation qui se fonde sur des hypothèses, difficiles à valider. Ces exemples visent aussi à mieux définir le rôle des analyses scientifiques dans tout processus de décision : à cet égard, la position que l'on doit adopter (me semble t'il) n'est pas de confier aux scientifiques spécialistes d'un domaine la responsabilité d'une prise de décision. Ce ne doit pas être non plus de laisser libre cours à des interprétations abusives qui déduiraient, de leurs propos, que tout aménagement du territoire se heurterait à une clause de sauvegarde (des continuités écologiques) qui interdirait, de facto, toute transformation de l'environnement : qu'il s'agisse d'éoliennes terrestre, ou maritimes, ou de barrages hydrolélectriques, ou de géothermie, ou de solaire photovoltaïque... aucune de ces technologies n'est totalement exempte d'inconvénients... A ce titre, il n'est pas inutile de rappeler une évidence : les contraintes écologiques ne se réduisent pas à un problème particulier (aussi important soit-il comme celui des discontinuités écologiques) auquel il s'agirait d'apporter la bonne réponse : il s'agit au contraire d'un problème global pour lequel on doit trouver la meilleure (ou moins mauvaise) solution. Le contexte général de la réflexion est celui de la vie sur terre, en conciliant le souci (et la nécessité) de préserver l'écosystème et en même temps de satisfaire les besoins vitaux de l'humanité (eau, nourriture, énergie...), c'est à dire en recherchant les meilleurs compromis possibles entre contraintes souvent contradictoires. Cette question se posera chaque fois que l'on envisagera l'implantation d'une infrastructure (barrage hydroélectrique, éolienne, etc...) qui, bien que présentant des inconvénients, contribuera à une production d'énergie renouvelable ayant une incidence minimale sur le réchauffement climatique... Le rôle des scientifiques des domaines concernés est donc à la fois celui de déclencheurs d'alertes mais aussi de promotteurs de solutions visant à minimiser les impacts négatifs. On y reviendra, mais on peut aussi rappeler à ce propos une grande nouvelle ! "La Californie et l'Oregon démantèlent 4 barrages hydroélectriques" relayée par le site http://www.loireamontvivante.fr/2010/01/la-californie-et-loregon-demantelent-4-barrages-hydroelectriques/
On sait aujourd'hui ce qu'il en est du déploiement d’énergies renouvelables et de cette "protection de l'environnement" qui a conduit à "sauvegarder des saumons"... alors que justement, en "Californie : la possible extraction de gaz de schistes inquiète les vignerons" .
En Californie comme ailleurs, par exemple au Canada... Le site de l'Office National de l'Energie du Canada annonce (avec les quelques précautions d'usage) : "La production de gaz naturel classique ayant chuté au Canada récemment, le gaz de schistes pourrait permettre au Canada de répondre à ses propres besoins en gaz naturel pendant une bonne partie du siècle." Un autre élément, assez troublant dans ce rapport, est celui d'une absence... En effet, alors que la dernière partie (Page 77) traite de l' INTERFACE TERRE – MER, avec l'Orientation stratégique 4 : qui vise à "Restaurer, protéger et développer une trame d'interface terre-mer dont le fonctionnement semble directement lié à la création ou à la conservation de réservoirs de biodiversité littoraux ou marins.", il n'est jamais question dans ces lignes : - ni des polutions directes engendrées par les grandes agglomérations (Marseille, Toulon...) avec une particularité pour Marseille, dont le réseau de collecte des eaux noires, eaux usées et eaux de pluie est unique. De sorte que par temps de grosse pluie (par excès des quantités à traiter), les procédés d'assainissement deviennent inefficaces et les eaux poluuées se déversent sur les plages et recouvrent les massifs de posidonies, au voisinage des calanques de Marseille et Cassis. -
ni les risques énormes de pollutions que représentent
les forages offshore de Méditerranée. Sous le titre
Bien que la question des continuités écologiques soit très importante, elle pourrait apparaître quelque peu dérisoire par rapport à de tels risques.
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-G3-4- | LES MESURES.
Le rapport de fournit pas toutes les informations sur la gouvernance, dont les 5 instances semblesnt très techniques et peu citoyennes. Il serait intéressant de savoir à quel niveau sont impliquées les personnes et associations de citoyens des territoires concernés. Pour atteindre l'objectif d'arriver à une situation acceptable et acceptée par une quasi unanimité de citoyens, ceux-ci doivent être impliqués au plus tôt, dès l'annonce de chaque projet d'aménagement. A ce propos, il conviendrait d'analyser les dysfonctionnements survenus dans l'élabotation de certains projets comme celui de Parc National des Calanques, où certains usagers et associations concernés n'ont été informés que très tardivement, renforçant des attitudes de rejet et provoquant la création d'une association de clubs et professionnels pour lutter contre la création du Parc National
La démarche, présentée comme itérative, a conduit à l'élaboration d'un Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) qui présente l'intérêt majeur de définir les Quatre orientations stratégiques et leurs actions (qui sont opposables selon le degré de "prise en compte"). Si ces orientations stratégiques ne sont pas contestables en tant que telles, elles soulèvent cependant, au delà des formules, quelques interrogations quant à la définition et la mise en oeuvre des "Pistes d'Action". Dans certains cas, il peut s'agir d'une difficulté à gérer les contraintes, comme par exemple la piste d’action 2.2. (Page 42)
Dans d'autres cas, il peut s'agir d'un surcoût engendré par des mesures nécessaires, comme par exemple la réalisatiuon de lignes HT souterraines plutôt qu'aériennes (Page 20)
Et il en est de même pour toutes les actions envisagées : leur coût sera t'il programmé, à quelle hauteur, à la charge de qui, selon quelle répartition et quel échéancier...
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-G3-4- | RÉSULTATS SCIENTIFIQUES / OPINIONS Le document présenté n'est qu'un résumé NON-TECHNIQUE des travaux effectués et, de ce fait, présente les insuffisances du genre. Il ne permet pas de trancher avec certitude entre ce que sont des opinions, ou des hypothèses, ou des résultats scientifiques avérés... Par exemple, quand on parle de risques de collision vis-à-vis de l'avifaune avec les lignes électriques, dispose-t'on de statistiques fiables sous forme d'un comptage de ces collisions rapportées au nombre d'oiseaux passant dans les parages ? Le paragraphe suivant appelle le même commentaire (Page 37)
Et dans le même temps, ce paragraphe apporte une "possible solution" : proposer aux oiseaux migrateurs des secteurs d'accueil attractifs...
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-G3-5- | EN SAVOIR PLUS. Le document évoque très justement la nécessité d'en savoir plus, en particulier (Page 75) à travers ACTION 16. "Ouvrir le champ de la recherche, du développement et de l’expérimentation sur de nouvelles solutions" , avec toutes ses spécifications :
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-G3-5- |
EN CONCLUSION. Ce document évite plusieurs écueils qui auraient été redoutables : celui de se donner pour "la vérité scientifique" alors qu'il propose le plus souvent des pistes de réflexion, celui de s'en tenir à une analyse de terrain sans proposer des pistes théoriques et expérimentales pour en savoir plus, et sans proposer une structure opérationnelle pour mettre en oeuvre les changements souhaités. Cependant, il sous-estime la nécessité d'impliquer les citoyens dans la démarche. Et surtout, il ne leur offre pas de vraie perspective car il ne pose pas la question politique : que voulons nous faire de nos territoires, pour quel type de société, comment réaliser une nécessaire transition énergétique, en tenant compte des contraintes écologiques et en effectuant des choix, qui excluent les solutions présentant des risques trop importants pour l'humanité présente et avenir (comme avec l'exploitation des gaz de schistes et, pour les milliers d'années, avec l'énergie nucléaire...). C'est à mon avis dommage car là était l'un des enjeux essentiels.
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